Cancer du Sein au Congo : Sensibilisation, et Dépistage
Le cancer du sein demeure l’une des affections les plus préoccupantes au niveau mondial, et d’autant plus dans les pays africains où il touche des milliers de femmes chaque année, avec un taux de mortalité très élevé, notamment en République du Congo. Qu’est-ce que le cancer du sein ? Quels sont les signes ? Comment prévenir son apparition ? Tout est ici.
Cancer du sein au Congo : des statistiques alarmantes
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le cancer du sein est le type de cancer le plus fréquent chez les femmes, avec 2.3 millions de cas et 685 000 décès répertoriés dans le monde en 2020. En Afrique subsaharienne, c’est pas moins de 801.392 femmes qui ont souffert d’un cancer, occasionnant 520.158 décès, dont 129.000 du cancer du sein et 110.300 causés par celui du col de l’utérus. En République du Congo, la prévalence* du cancer du sein est évaluée à 32.3 %. Les statistiques parlent d’elles-mêmes et mettent en évidence la nécessité impérieuse de sensibiliser le public à l'importance du dépistage précoce, car une détection tardive peut entraîner des conséquences graves.
*Prévalence : nombre de cas d'une maladie dans une population à un moment donné, englobant aussi bien les cas nouveaux que les cas anciens.
Qu’est-ce que le cancer du sein et comment se manifeste-t-il ?
Le cancer du sein se caractérise par une croissance anormale et incontrôlée des cellules de la glande mammaire. Ces cellules cancéreuses peuvent former une masse ou une tumeur, qui a le potentiel de se propager à d'autres parties du corps si elle n'est pas détectée et traitée précocement. L’un des premiers signes du cancer du sein est souvent la présence d'un nodule ou d’une masse dans le sein, éventuellement accompagné de ganglions durs dans l'aisselle, ainsi que par des changements au niveau de la peau du sein et du mamelon. En effet, le sein peut progressivement subir des déformations et des ulcérations, parfois associées à un écoulement du mamelon. À mesure que la tumeur se développe, elle peut causer des déformations physiques du sein, altérant sa forme normale.
Qui présente un risque de cancer du sein ?
Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de développer un cancer du sein, notamment :
Les antécédents familiaux : les personnes dont la mère, la sœur ou une autre personne de la famille a déjà eu un cancer du sein.
Les hormones : une exposition prolongée à certaines hormones, comme les œstrogènes, composantes de la pilule contraceptive, d’autant plus si elles sont associées au tabagisme.
L’âge : le risque de cancer du sein augmente avec l'âge, en particulier après 50 ans.
Les facteurs reproductifs : une première grossesse après l'âge de 30 ans, une absence de grossesse et une ménopause tardive peuvent influencer le risque.
D’autres facteurs comportementaux comme la consommation d’alcool ou l’obésité.
Quels sont les moyens de dépistage du cancer du sein ?
Le dépistage précoce est essentiel pour espérer voir reculer les chiffres alarmants du cancer du sein au Congo.
Un auto-examen régulier des seins
Toutes les femmes devraient prendre l'habitude de pratiquer l'auto-examen des seins régulièrement. Cela implique de vérifier activement toute modification dans la taille, la forme ou la texture des seins, ainsi que la détection de toute bosse ou douleur inhabituelle. Bien que l'auto-examen ne remplace pas les méthodes de dépi
stage professionnelles, il peut être un premier pas crucial vers la reconnaissance des changements potentiels dans les seins.
La mammographie : un outil inestimable dans le diagnostic du cancer du sein
La mammographie demeure l'outil de dépistage le plus couramment utilisé pour détecter le cancer du sein. Il s'agit d'une radiographie spéciale du sein capable de détecter des anomalies qui pourraient être invisibles ou non palpables. Les experts recommandent généralement que les femmes subissent une mammographie de dépistage régulière, en particulier après l'âge de 40 ans.
La détection précoce du cancer du sein offre des avantages significatifs pour le traitement et la survie. Lorsque la maladie est diagnostiquée à un stade précoce, les options de traitement sont plus variées et les chances de guérison sont considérablement accrues. En outre, cela réduit la nécessité de recourir à des traitements plus invasifs et agressifs.
L’importance de la sensibilisation au Congo
Chaque année, partout dans le monde, le mois d’octobre est consacré à la lutte et à la sensibilisation au cancer du sein, sous le nom « d’octobre rose ». À Brazzaville et dans tout le pays, c’est l’occasion de rappeler l’importance du dépistage à travers des actions de sensibilisation menées notamment par les médecins spécialistes et les sage-femmes.
En octobre 2022, une marche sportive portée sur la sensibilisation de faire dépister pour lutter contre la maladie était organisée en République du Congo, sous le leadership du ministre de la Santé et de la Population, M. Gilbert MOKOKI. Une occasion de rappeler que le cancer du sein est le plus meurtrier, avec 80 % de mortalité dans le pays.
En octobre 2023, l’hôpital de référence de Talangaï à Brazzaville, a organisé un focus au cours duquel il a été fait état des ravages causés par le cancer du sein et celui de l’utérus dans le pays. L’opération, lancée par le directeur de l’hôpital, avait pour thème principal : « Adhérer au dépistage, c’est la meilleure manière de se protéger contre les cancers du sein et du col de l’utérus ».
L'objectif de ces actions multiples est de sensibiliser non seulement à l'existence de la maladie, mais surtout d'encourager les individus à prendre connaissance précocement de leur état sérologique, afin d'améliorer leurs chances dans la lutte contre le cancer.
Au Congo, comme dans de nombreux pays, les autorités sanitaires, les ONG, les groupes de défense des droits des femmes, et d'autres parties prenantes mettent en œuvre des campagnes visant à sensibiliser la population aux risques du cancer du sein et à encourager la pratique régulière de l'auto-examen des seins. Les initiatives de dépistage, telles que des séances de mammographie gratuites ou à coût réduit, peuvent également être organisées pour faciliter l'accès aux services de santé.
En conclusion, la lutte contre le cancer du sein repose en grande partie sur la détection précoce. Les femmes doivent être conscientes de l'importance de l'auto-examen et des mammographies régulières. Le dépistage précoce n'est pas seulement une question de survie, mais également de qualité de vie, car il offre des options de traitement moins invasives et une perspective positive pour l'avenir. En travaillant ensemble pour sensibiliser et éduquer, nous pouvons faire progresser la prévention et le traitement du cancer du sein.
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